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Le Maquis

Le Barrage de la Résistance

La Période Clandestine :

En prévision d'une éventuelle invasion de la zone sud par l'armée allemande, un groupe d'officiers français mit sur pied un projet destiné à exercer une action retardatrice. Ce projet fit long feu ; mais il resta une infrastructure suffisante pour que des hommes poursuivent l'action dans la Clandestinité. Pierre Roussilhe et Michel de la Blanchardière prennent ainsi contact avec André Coyne qui leur désigna André Decelle comme interlocuteur.

 

Coyne 2

"Votre mission est :"

 

  • Créer une base arrière pouvant assurer le fonctionnement d'un Etat Major opérationnel    

  • Créer des unités de combat légères

  • Conserver un secret absolu et n'entreprendre d'actions que sur ordre

  • Maintenir un contact avec les officiers.

A decelle

 

 

André Decelle, aidé par Claude Bouchot travaille ainsi à la mise en place de l'ORA (Organisation de

Résistance de l'Armée) du Cantal.

Au milieu des autres organisations de résistants de la région, dont elle sera la cheville ouvrière du

regroupement en 1944, les premières tâches de l'ORA et du Groupe de Résistance du Barrage sont la

récupération et le stockage clandestin de matériel.

Pour l'approvisionnement d'armes, il lui faut préparer les conditions de parachutages : Une équipe est

constituée sous la responsabilité de Claude Bouchot. Elle choisit les terrains les plus appropriés

 

"Orion pavoise le ciel"

 

L'annonce du premier Parachutage !

L'enthousiasme est à son comble dans la nuit du 12 au 13 août 1943, sur le terrain de la Forestie pour recevoir les sept premiers containers….

Deux autres parachutages suivirent en 1943.

Mais il faut aussi transporter et stocker les armes et explosifs.

On peut imaginer ce que représente cette mission dans un contexte de surveillance par l'ennemi (qui s'installera à plusieurs reprises dans la région), de dénonciations, de perquisitions.

En quelques secondes, l'anecdote amusante peut devenir un drame.

On change souvent le matériel de place, on le dissimule dans les lieux les plus improbables, on communique avec les autres résistants et avec la hiérarchie distante et surtout, surtout, on essaye d'échapper à l'ennemi …

Mais tous n'y échappent pas, tel Pierre Jacquin, arrêté à Clermont dans le cadre d'une mission de liaison. Torturé, il ne dit rien et  paye son silence du prix de l'enfer des camps de concentration.

 

 

La Libération du Cantal :

 

Le printemps et le début de l'été 1944 vont conférer au secteur du Barrage de l'Aigle et à son groupement de Résistance une importance primordiale. En effet, l'ORA Cantalienne a patiemment mis en place une organisation susceptible d'être opérationnelle quand se produiront les débarquements alliés.

André Decelle est investi de la mission de Chef d'Etat Major régional, et met sur pied les maquis qui accueillent des volontaires venus de toute l'Auvergne, les armant, les entraînant  avant de les lancer dans la libération du Cantal.

A partir d'avril 1944 ces volontaires arrivent dans les burons du Col de Néronne dont les effectifs ne cessent de croître. Plusieurs autres cantonnements abritent des résistants, comme à Longayroux, ou le Puy Violent occupés par des compagnies Espagnoles.

 

 

 

Cardozzo

.

.

Les Forces Armées de Résistance sont dispersées. Leur unité se fait dans la

région de Mauriac, le 6 juillet à la Forestie et les 13 et 14 à Aynes. Cette unité,

enfin trouvée, donne un poids supplémentaire au commandant Cardozzo (de la

mission "Benjoin", parachuté en Margeride en mai 1944, qui a rejoint l'Etat-Major

de l'ORA) pour obtenir des parachutages d'armes.

 

 

 

Le Bataillon Didier, composé entre autres de la Compagnie Bernard et de la Compagnie Bruno est en ordre de marche. Il comptera plus d'un millier d'hommes.

Les maquis de Néronne et de Pleaux sont prêts à être engagés  dans la guérilla.

 

Parachutage

 

 

Le 13 Juillet 1944 au soir, le message arrive :

"Les cannibales bouffent les esquimaux"

Le grand parachutage est pour le lendemain sur le terrain Serrurier.

On comptabilise 120 containers pour 90 tonnes d'armement : 75 fusils mitrailleurs, 400 fusils, 200 mitraillettes, 9 bazookas et 300 000 cartouches.

Les alliés font un geste qui enthousiasme les participants : en ce jour de 14 juillet, ils larguent quelques parachutes bleus, blancs et rouges...

 

 

 

 

 

AC 25

6 Juin 44.

 

Le débarquement a lieu en Normandie. Aussitôt la république de Mauriac est proclamée. On s'attend à des réactions de l'occupant. Celles-ci ne viennent pas mais des accrochages sporadiques avec l'ennemi ont lieu ici ou là.

C'est au Lioran qu'ont lieu, en août 1944 de violents affrontements entre les maquisards et la garnison Allemande d'Aurillac qui veut se replier sur Clermont Ferrand. Les combats retardent le repli : il faut 3 jours à cette garnison pour faire 50 km.

Mais le prix à payer est lourd : quatorze tués, sept blessés et quatre prisonniers.

Raymond Soulas connaîtra lui aussi les camps de concentration.

 

 

 

Les FFI obtiennent peu après la capitulation de Rueyres (qui contrôlait l'ensemble hydro-électrique Sarrans-Brommat-Rueyres sur la Truyère).Les prisonniers sont envoyés à l'Aigle.

Les Allemands veulent quitter Saint Flour pour rejoindre Clermont. Plusieurs accrochages ont lieu et coûtent un tué et plusieurs blessés. Le dernier contact se produit à Saint-Poncy.

Ce sera la dernière bataille Cantalienne.

 

 

Le Bataillon Didier :

 

Le Cantal est libéré.

Les colonnes Allemandes se replient vers l'est et Autun constitue un point de passage obligé.

Le Bataillon Didier va y trouver la gloire … et la peine.

Il rallie le Corps Franc Pommies.

Entre le 8 et le 13 septembre de très violents accrochages se déroulent aux Quatre Vents ; le Pont de Laizy-Brion est détruit, et ces combats aboutissent à la défaite Allemande. Autun est libérée.

Une pause près de Dijon et  André Coyne vient demander au bataillon Didier de rejoindre l'Aigle, le besoin de techniciens, sur place, est indispensable à la reprise complète des travaux.

Le 29 septembre, le Bataillon Didier défile dans les rues de Mauriac et à Aynes.

L'aventure se termine pour la plupart.

Le travail reprend au barrage.

Mais certains volontaires rejoignent l'armée régulière.

Ils prennent une part active à la difficile bataille des Vosges, franchissent le Rhin le 2 avril, entrent à Stuttgart le 21 avril où ils participent au défilé de la Victoire, le 8 mai 1945.

 

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Quelques jours auparavant, les anciens du Bataillon Didier s'étaient réunis une dernière fois pour se féliciter d'avoir mené à bien une œuvre commencée plus tôt au bord de la Dordogne.

 

 

Voila, ces hommes et ces femmes, ces travailleurs, ces maquisards ont construit une partie de l'histoire de France.

Ils nous ont donné des exemples de refus de la tyrannie, de tolérance, de volonté, de courage, d'abnégation…

En fait, de valeurs universelles.

Nous, leurs enfants, nous attachons à faire connaître leurs actes et leur bravoure,

Pour leur rendre hommage,

 

…. Et pour que ces exemples nous inspirent….