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Une baraque

Même si une partie des travailleurs du chantier logeait dans les villages alentour, les "baraquements" de la Cité d'Aynes restent probablement les plus symboliques des années de construction du barrage et de développement du mouvement de résistance.

Pour honorer les constructeurs de ce barrage, EDF a décidé d'en reconstruire une afin que les visiteurs puissent se faire une idée de ce que fût la vie de tous ces ouvriers..

Un soin tout particulier a été mis au respect des dimensions et proportions de ce bâtiment. En ce point, il est tout à fait conforme à ceux de l'époque.

Toutefois, pour permettre l'accès du public, pour assurer une bonne conservation des objets présentés et en assurer la sécurité, un certain nombre de concessions ont dû être acceptées pour être conformes au normes actuelles.

Pour se ramener en 1940, il faut imaginer que les très beaux bardages utilisés ici n'étaient pas disponibles et que les baraques étaient construites à l'aide de panneaux de bois creux de 7 à 8 cm d'épaisseur. Ces panneaux étaient fixés entre eux et un simple couvre-joint assurait l'étanchéité au vent. Après quelques montages et démontages, cette fonction était bien mal assurée. La lutte contre le froid étant permanente durant l'hiver, on remédiait à cet inconvénient en "tapissant" la cloison avec du papier d'emballage ou des feuilles de journaux collées avec un mélange de farine et d'eau.

Il faut aussi imaginer ces pièces sans les spots d'éclairage et sans radiateurs. L’électricité était installée, mais elle n'alimentait qu'une ampoule par pièce, et les quelques prises électriques, en dehors d'un "poste" de radio pour les familles aisées, ne voyaient jamais d'électroménager. De la même façon, les radiateurs électriques étaient peu connus ou inexistants et le chauffage était assuré par la cuisinière à bois ou charbon.

Enfin les grandes fenêtres à double vitrage n'arriveront ici que dans quelques décennies. On se contentait de petites fenêtres et de  vitres très minces.

Voila ! Vous imaginez bien tout cela. C'est parfait ! Nous sommes dans une baraque des années 40...

 

La façon dont est meublée la baraque montre que son occupant exerçait un métier qualifié, peut-être chef d'équipe ou contremaître. Elle est sensiblement plus luxueuse que celle d'un couple d'ouvrier, et ressemble presque à un château comparée aux dortoirs..

 

On fait un tour dans  la cuisine ?

La cuisinière est l'élément primordial de la baraque. A bois ou charbon, souvent les deux, elle sert autant pour la cuisine que pour le chauffage. Notez le fer à repasser à braises.

Il faut bien ranger les maigres réserves !

Ce placard fût à l'époque aussi connu, répandu et pratique que ceux d'une marque Suédoise actuelle.

On a la cuisinière, le placard et les réserves, on a les cartes de rationnement ! On peut manger ! Et en plus, c'est jour de paye !

Eh oui, on n'était pas encore tout à fait à 35 heures par semaine !

Si l'on compte bien, on est plutôt dans les 55...

L'eau courante avait été installée dans la Cité. C'était perçu comme un luxe.

On avait donc tout pour la toilette. Le rasoir coupe-chou, bien entendu et son cuir d'affûtage...

Il faut quand même se faire beau pour aller au bal clandestin, ce soir !

 

Cette chaise pour bébé est mondialement connue.

Elle a été créée dans la région d'Aurillac dans les années 40.

Peut-être que les accents du carillon Westminster faisait penser à la libre Angleterre. Mais il était aussi un élément indispensable de standing.

Le poste de radio, lui, permettait d'écouter Radio Londres, mais il fallait parfois le dissimuler !

On continue par un petit tour dans la chambre...

Le lit est bien entendu indispensable dans une chambre. Ici, nous touchons au luxe pour l'époque : lit à structure métallique, sommier tapissier à ressorts, matelas de laine et couverture piquée. Un accessoire indispensable pour résister au climat de cette région...

On note aussi l'ensemble de toilette.

Il y a aussi un lit pour bébé.

Celui-ci a été fabriqué, vers la fin de la guerre, par un compagnon du barrage de l'Aigle. Il l'a donné àune amie comme cadeau de mariage. Il ne se doutait probablement pas que plusieurs générations dormiraient dedans.

Une superbe armoire. Son heureux propriétaire devait avoir des origines ou parents dans la campagne car l'ustensile sur la gauche était destiné à écarter les draps du lit pour que les braises de la bassinoire les réchauffent uniformément. Dans les chantiers, on utilisait le plus souvent des briques que l'on chauffait dans la cuisinière.

Et pour ceux qui doutent de son origine, voici l'étiquette de livraison...

Ce sont là quelques détails des objets qui sont exposés. Ils sont quasiment tous contemporains de cette époque et la plupart d'entre eux étaient présents dans la Cité d'Aynes. On ne peut pas les décrire tous et vous devez en connaitre certains, mais, si vous avez la chance d'être sur place, ouvrez  grand vos yeux,

et surtout,

surtout,

laissez-vous aller à rêver...

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Avertissement :     Les termes employés dans les pages qui vont suivre : Ennemi, Allemand, Occupant etc… se rapportent à l'invasion Nazie.

Ils ne concernent en rien la Nation et le Peuple Allemand avec lequel nous nous félicitons d'entretenir une relation respectueuse et amicale.